03 Nov 2015

Crise des migrants : le délire

Category: Société (pervertie)Léo @ 20 h 35 min

C’est comme si les faits n’existaient pas. Nous vivons une époque de délire politico-médiatico-moral incroyable. Les problèmes liés à l’immigration et au communautarisme ne sont pourtant pas nouveaux, mais ils continuent de faire l’objet d’un voile pudique. Et ils déclenchent toujours autant de réactions moralisatrices et irrationnelles.

Les statistiques sont tout de même inquiétantes, et devraient susciter de vrais débats. Mais rien n’y fait ! Voici donc un rappel de quelques chiffres parmi les plus révélateurs. Des chiffres à faire grincer des dents :

-60 % à 70 % des détenus en France sont musulmans alors qu’ils ne représentent que 12 % de la population du pays[1];

-le taux de chômage chez les descendants d’immigrés non-européens dépasse les 24%, soit presque 3 fois le taux des Français nés de parents français[2] (ces écarts sont plus dramatiques encore si on ne considère que les jeunes) ;

-le taux des sans diplôme chez les enfants d’immigrés européens et d’Asie du Sud-Est est à peine au dessus de celui des jeunes nés de parents français. A l’inverse, il est deux à trois fois plus élevé chez les enfants d’immigrés turcs (32 %), algériens (24 %), d’Afrique sahélienne (22 %), marocains ou tunisiens (20 %) et d’Afrique centrale ou guinéenne (19 %)[3].

 

La dure société française

Aux antipodes des discours politiques mielleux, les études sociologiques nous montrent combien la société française est de nature élitiste, centrifuge, hyper sélective et finalement sans pitié. Avec le UK, l’Italie et les USA[4], la France fait partie des quatre pays de l’OCDE ayant la plus faible mobilité sociale !

MobilitéSocialeOCDE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pire, cette porosité sociale déjà très limitée se dégrade ! Plusieurs sociologues déplorent que l’ascenseur social ne fonctionne quasiment plus. A ce jour, moins de 50% d’une classe d’âge réussira à dépasser le niveau social atteint par ses parents. Une part significative fera même moins bien ! La probabilité qu’un enfant d’ouvrier devienne cadre supérieur n’est plus que de 10%[5] ! Le déterminisme social français est en pleine forme. Il prospère.

 

Inégalités sociales, inégalités des chances, marginalité

Ces données chiffrées sont hélas sans ambiguïté. Elles démontrent qu’il est déjà difficile, pour des Français parfaitement intégrés et bénéficiant de réseaux de relations solides (familles, amis, employeurs), de trouver du travail et de s’épanouir socialement. Alors que dire pour ceux qui sont moins favorisés ! Les banlieues chaudes, les zones de non-droit, celles au sein desquelles le SAMU (pour aller soigner un malade ou sauver un blessé des suites d’une bagarre) ne peut plus s’y rendre sans protection policière, celles au sein desquelles la police est forcée d’y aller en force pour ne pas y laisser des plumes, ces zones-là sont peuplées de familles qui vivotent. Leurs progénitures n’arrivent pas toujours à s’adapter à une société dont les clivages sociaux sont calcifiés, et dont le manque d’emplois est chronique. Désavantagées du point de vue socio-professionnel, ces familles doivent continuellement se battre contre le déterminisme social. Mais à ce handicap déjà très lourd s’ajoute une autre difficulté, au moins toute aussi pénalisante, et qui explique leur ghettoïsation.

Faut-il pour autant accuser les Français dits « de souche » d’avoir rejeté ces populations sur le bord des villes ? Et d’ailleurs, pourquoi les populations italiennes, espagnoles, portugaises, polonaises, vietnamiennes et même chinoises ne posent-elles pas de problèmes ? Pourquoi n’ont elles pas fait l’objet de ce genre de partition géographique ? La réponse est tout aussi simple qu’interdite : pour des raisons de proximité ethnoculturelle.

 

Proximités et distances ethnoculturelles

Oser débattre de cela attire bien sûr toute la clique habituelle des insultes bon marché : racisme, haine, polémiques inutiles, etc… Pourtant, ce refus d’analyser la situation en termes rationnels et réalistes est d’autant plus risqué que le problème n’en est qu’en son commencement. Le livre prémonitoire de Jean Raspail « Le camp des saints », écrit dans les années 70, ne faisait qu’anticiper un phénomène logique et inéluctable. Les inégalités entre pays riches et pays pauvres ont atteint un tel niveau qu’il faut s’attendre à des vagues de migrations de plus en plus régulières et fournies.

Il appartient certes à la classe politique de prévenir les grands fléaux et les risques de nature à mettre en danger la cohérence interne de la Nation française. Il appartient également aux média d’informer les Français sur ces risques. Or, non seulement la classe politique n’a pas su prévenir ce phénomène mais elle le nie derrière un discours faussement tiers-mondiste. Or, non seulement la plupart des média n’alerte en rien les Français de ces risques, mais elle décline le discours officiel visant à les nier !

Pourtant, cette notion de distance socio-culturelle est la clé du problème. On ne peut pas indéfiniment diluer une Nation avec des éléments qui lui sont trop hétérogènes et qui risquent d’en modifier l’équilibre déjà si fragile. Accueillir des milliers de Belges ou de Suédois ne poserait bien évidemment aucun problème. Ce serait même agréable et certainement bénéfique pour la croissance. Récupérer des milliers d’Iraniens (musulmans) instruits serait également très intéressant (hélas ils préfèrent aller aux Etats Unis). Mais dès lors que les populations immigrées n’ont ni la proximité culturelle ni la possibilité de s’intégrer professionnellement, aucune n’y trouve son compte : ni la population accueillie (qui certes ne s’en rendra compte qu’après coup, une fois l’échec constaté et le ressentiment à son comble), ni la population accueillante.

 

Qu’est ce qu’une Nation ?

La période actuelle se caractérise par un tel refus du réel, et une telle honte de soi (occidental, blanc, d’origine française, le comble !) qu’il est également jugé polémiste et sulfureux  de disserter sur le concept de Nation. C’est connoté d’extrême droite, ça infeste le racisme et l’exclusion à plein nez, ca ressemble à un sujet de conversation de beaufs incultes et avinés, etc… Pourtant, nous vivons tous les jours dans une Nation ! La Nation française en est une ! Et elle n’est assimilable à aucune autre.

Comme tout ensemble défini, notre Nation se caractérise par deux dimensions :

-un minimum d’hétérogénéité vis-à-vis de l’extérieur, sinon, elle n’existerait pas ;

-un minimum d’homogénéité à l’intérieur sinon elle se dissoudrait.

Cette homogénéité interne n’est d’ailleurs que la cause et la conséquence de l’hétérogénéité extérieure. Tout comme cette dernière n’est que la cause et la conséquence de l’homogénéité interne. Pourquoi ? Parce que ces deux dimensions s’auto-entretiennent dans une relation réflexive typique des systèmes complexes homéostatiques. Au fait, sur quelles composantes s’articule cette relation équilibrée ? Quels en sont les constituants ? Cet équilibre n’est-il pas vulnérable ?

Dans « La défaite de la pensée », Alain Finkielkraut cite une définition (de Fustel de Coulanges) tout à fait intéressante : Ce qui distingue les nations, ce n’est ni la race ni la langue. Les hommes sentent dans leur cœur qu’ils sont un même peuple lorsqu’ils ont une communauté d’idées, d’intérêts, d’affectations, de souvenirs et d’espérances. Voilà ce qui fait la patrie [..]. La patrie c’est ce qu’on aime. Quelques pages plus loin, le philosophe rappelle une phrase essentielle d’Ernest Renan : L’existence d’une nation est un plebiscite de tous les jours[6].

Il apparaît ainsi qu’une Nation n’est pas un territoire avec des fortifications tout autour, encore moins une race particulière, ni même un langage commun (quoique la capacité à communiquer semble tout de même essentielle). En réalité, une Nation se résume à quelque chose de très fragile et de particulièrement complexe : une sorte de plaisir partagé à vivre selon des règles, des coutumes, des aspirations, des croyances et des valeurs communes. Par conséquent, tout ce qui vient enrichir ce plaisir partagé est le bienvenu. A l’inverse, tout ce qui au contraire vient le dissiper voire le mettre en péril, n’est pas souhaitable car représente un danger. Et à qui échoit le droit ou tout simplement la légitimité de ressentir ce plaisir (ou ce déplaisir) de vivre ensemble ? Au peuple lui-même. Faut-il le rappeler ?

Force est donc de constater que de ce pur point de vue, en se positionnant sous l’angle de l’intérêt-plaisir de la Nation tel qu’il peut être ressenti par ses citoyens-constituants-dépositaires, il apparait tout d’un coup évident que la façon dont la crise des migrants a été gérée par le gouvernement et traitée par la plupart des média français constitue un gigantesque déni !

 

Accueil des migrants en France : ultime provocation politico-médiatique

Ces questions listées ci-dessous font d’autant plus mal qu’elles sont interdites !  Ce sont paradoxalement celles que se posent la grande majorité des Français. Pourquoi n’ont elles visiblement pas effleuré la classe politique ni même la plupart des média ? Faut-il que la Nation soit une idée aussi honteuse et méprisante ? Faut-il avoir décidé d’en finir avec elle ? Qu’on en juge :

A) Pourquoi accueillir des migrants musulmans sans formation alors que nous n’arrivons même pas à réduire les inégalités entre français ? Au contraire, ces inégalités empirent. Elles méritent d’être traitées en priorité, car il est normalement du devoir d’une Nation de s’occuper d’abord de ses citoyens.

B) Pourquoi accueillir des migrants avec l’argent collecté auprès des français qui cotisent alors que ces français-là ne récupèrent pas le juste retour de leurs cotisations ? La pression fiscale est abusive, et l’argent collecté partiellement gaspillé par un Etat inefficace et ventripotent. De quel droit cet Etat aiderait-il d’autres populations avant même de devenir efficace pour ses propres citoyens ?

C) Pourquoi hommes politiques et média confondus nous racontent depuis cette crise que l’immigration est une chance pour la France, que les migrants syriens (ou autres) sont majoritairement des ingénieurs[7] et que nous manquons d’ingénieurs ? Alors qu’en réalité, 80% sont sans formation, et aucun ne parle français (et très rarement l’anglais) ?

D) Pourquoi accepte t-on des migrants musulmans sans formation alors que nous savons avec certitude qu’ils ne s’intégreront pas ? Notre déclin économique et la dureté de notre société reproduira les mêmes effets qu’avec les immigrés musulmans de ces 30 dernières années. Pourquoi la priorité n’est-elle pas donnée aux Français qui, bien que Français, n’arrivent pas à s’intégrer ?

E) Pourquoi en ce qui concerne la crise des migrants, la classe politico-médiatique se comporte aussi différemment de ce que souhaite la population française ? De quel droit ? Sommes nous encore en démocratie ? Ou déjà dans une sorte de dictature soft au sein de laquelle le Verbe a remplacé les armes ?

F) Une dernière question, sans doute la plus douloureuse de toutes : pourquoi l’Etat en quasi faillite, n’a-t-il pas le courage de dire : « Cette fois-ci, pouce, nous n’en avons pas les moyens. Nous sommes la Nation des droits de l’homme mais nous avons déjà tellement de difficultés avec nos concitoyens qu’il nous est impossible de faire preuve de générosité. Nous allons d’abord engager d’immenses réformes pour aider nos français en difficulté. Ensuite, une fois l’équilibre de la Nation revenu, une fois la dignité de nos concitoyens retrouvée, nous reviendrons à notre vocation historique et nous rattraperons le temps perdu   » ?

[1] Le Monde.fr  29 avril 2008

[2] HCI-L’Express.fr/AFP 15  juin 2014

[3] INSEE Immigrés et descendants d’immigrés en France, édition 2012

[4] OCDE 10 février 2010 Une affaire de famille : la mobilité sociale intergénérationnelle dans les pays de l’OCDE

[5] Observatoire des inégalités, 11 avril 2013

[6] La défaite de la pensée, Alain Finkielkraut, Folio pages 45 à 49

[7] Dixit France 24 (Français et English) entre autres !

Une réponse à “Crise des migrants : le délire”

  1. Crise des migrants : le délire a dit:

    […] Claude Robert, eradiquons.fr , 6 novembre 2015,  lien vers l'article, ici […]

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