07 Déc 2015

Attentats : ce que l’analyse du profil des terroristes révèle vraiment ! (2)

Category: Société (pervertie)Léo @ 16 h 26 min

Depuis les tueries de Toulouse et de Montauban en 2012, les attaques de Charlie Hebdo et du supermarché Kasher de Vincennes début 2015, puis celles du Stade de France et du Bataclan plus récemment à Paris, la France se sait ciblée par des actes terroristes « islamistes ». Cette violence gratuite, et pour nous totalement incompréhensible, soulève de nombreuses questions. Elle suscite également toutes sortes de commentaires, parfois paradoxaux, allant du déni de la cause religieuse, en passant par le rejet de la dimension ethnique. De même que le chômage est régulièrement évoqué, mais il fait débat. Dernièrement, des spécialistes ont avancé des raisons familiales structurelles. Mais qu’en est-il véritablement ? Que nous enseigne la comparaison du profil des auteurs de ces tueries ?

Ce rapprochement entre le parcours et la personnalité de ces terroristes est présenté ici sous forme d’un tableau synoptique, ce qui rend encore plus frappantes leurs similitudes. Seuls bien évidemment les terroristes dont la participation à ces actes a été formellement démontrée, font l’objet de cette analyse. Au total, ce tableau décrit le profil de 9 terroristes. Ce chiffre ne constitue certes pas un échantillon statistique (du point de vue de loi Normale), mais il représente tout de même la quasi totalité des personnes incriminées dans ces attentats perpétrés en France depuis 2012, ce qui n’est pas rien. Surtout, les traits communs à ces terroristes sont tels qu’il est clairement permis d’émettre de solides hypothèses quant aux éléments qui ont pu transformer ces jeunes gens en assassins. Qu’on en juge :

 

 

Profiling2

 

 

 

 

 

Des profils qui se ressemblent étonnement

Dresser un tel tableau est un exercice un peu sordide. Mais les faits ne méritent-ils pas de procéder à ce genre de comparaison ? N’appartient-il pas aux journalistes d’investigation d’effectuer ces parallèles ? Pourquoi la France est-elle parcourue par autant de conjectures face à des profils qui laissent si peu de  doute quant aux parcours de ces terroristes ? De tels passages à l’acte sont certes multi-causals, mais plusieurs variables explicatives paraissent évidentes. Les voici par ordre décroissant d’importance :

Sexe et âge

On parle d’une terroriste qui serait impliquée dans les attentats de Paris mais jusqu’à présent, les personnes incriminées sont toutes des hommes jeunes, dont l’âge est compris entre 20 et 32 ans.

Nationalité et origine ethnico-religieuse

Tous ces jeunes terroristes sont des français. Mais s’arrêter à cette constatation serait particulièrement fallacieux car tous sont d’origine maghrébine ou d’Afrique du nord. Tous sont nés en France ou en Afrique du nord de parents immigrés. Enfin, tous sont de culture musulmane, même si parmi leurs familles, quelques rares s’étaient laïcisées.

Structure familiale

Deux dimensions sautent aux yeux : la taille de la fratrie, et les problèmes familiaux. La plupart de ces terroristes sont en effet issus de familles nombreuses à très nombreuses, et dans une majorité des cas, le père est absent (parti) ou décédé, tandis que la mère est dépassée par les évènements. Seuls deux pères ont tenté de rejoindre leur rejeton pendant son endoctrinement à l’étranger. Or, même dans ces deux configurations où le père n’avait pas encore totalement abdiqué, ces jeunes étaient en rupture totale de ban familial. Ainsi, tous échappaient à l’autorité parentale. Face à l’absence du père, face à des parents dépassés, la fratrie (des frères stricto sensu car les sœurs ont au contraire un rôle modérateur) constituait probablement un refuge. Et certainement un moyen efficace si ce n’est incitatif de se construire d’autres règles familiales, des règles très éloignées de la morale et du droit. De fait, ces groupes étaient livrés à eux-mêmes.

Antécédents judiciaires, radicalisme et formation au djihad

Le plus terrible est de constater que tous ces terroristes étaient connus des services de police. Certains avaient même fait de la prison à plusieurs reprises (et y avaient rencontrés leurs mentors), collectionnaient les délits, voire étaient surveillés par les services anti-terroristes. Les séjours en Syrie, au Yémen, au Pakistan ou en Afghanistan sont bien évidemment des critères explicatifs puissants. Seuls 2 parmi ces 9 terroristes n’avaient pas suivi d’entraînement. Absolument tous étaient fichés par la police pour leur radicalisme. Comment ont-ils pu passer à l’acte alors que leur intention de le faire était connue d’avance ?

Les critères peu déterminants

Paradoxalement, la pratique religieuse n’était pas le fort de ces criminels. Un seul avait l’habitude de se rendre à la mosquée et de suivre les précepte de l’Islam. Les autres menaient une vie laïque voire dissolue (alcool, drogue, pourtant interdits par l’Islam). Tous se sont radicalisés sur le tard. Ce n’est donc pas la pratique religieuse qui semble en cause, mais l’endoctrinement par le biais de la fréquentation d’islamistes radicaux, en prison ou sur internet. De même que l’échec scolaire est certes présent puisqu’aucun de ces terroristes n’a réussi de brillantes études : le diplôme le plus « élevé » étant un Bac pour deux d’entre eux. Les autres avaient un diplôme de niveau CAP ou de BEP. Mais  tous avait une formation. Et presque tous avaient un emploi. S’ils étaient en inactivité professionnelle au moment des faits, c’est dans la grande majorité des cas parce qu’il en avaient fait le choix. Le seul qui avait été renvoyé par son employeur suivait un second cursus de formation. Le second en inactivité l’était après avoir échoué à l’entrée au concours de la Police.

En conclusion, quelle est la vraie nature de ce terrorisme ?

Nul besoin d’établir des régressions linéaires à partir de fichiers de milliers de profils de terroristes, et d’ailleurs, il semble que ceux qui frappent en Europe ou aux Etats Unis soient similaires en tous points de vue. Les variables liées à de tels passages à l’acte sont suffisamment explicites. Sans vouloir faire de la peine aux dépositaires du politiquement correct actuel, mais dans le seul souci de faire preuve d’objectivité face aux faits, force est de constater que :

  • tous ces criminels sans exception sont des français d’origine d’Afrique du nord. Inutile de rappeler que la plupart des immigrés issus de ces régions font de parfaits citoyens. Toutefois, il n’existe pas d’équivalent en matière d’échec de l’immigration en provenance d’Asie ou d’Europe. Il y a donc un problème spécifiquement lié à cette immigration venue de ces pays musulmans (Maghreb, Mali). Ceci est certainement lié aux difficultés d’intégration que rencontre cette immigration, pour des raisons culturelles et probablement religieuses. Quoi qu’il en soit, l’origine de cette immigration constitue le premier critère (dans l’ordre chronologique) qui conduit aux  actes terroristes. Le nier serait malhonnête.
  • en toute logique, ce terrorisme s’épanouit dans des familles nombreuses mal insérées, au sein desquelles la fonction éducative et normative des parents est en panne quand elle n’est pas complètement absente. Aux difficultés propres à l’immigration d’Afrique du nord s’ajoutent donc ensuite des raisons purement parentales (vraisemblablement les secondes dans l’ordre chronologique). Mais là encore, il est difficile de ne pas lier ces causes parentales à l’origine ethnique du père et de la mère. Car on ne trouve pas non plus en France d’équivalent dans les familles venues d’Asie ou d’Europe. Ainsi que le soulignait E. Todd (dans La diversité du Monde), « éclatement polygynique du couple et divorce font en général de la famille africaine une mauvaise cellule éducative». De ce fait, on peut facilement supposer que les jeunes issus de l’immigration paient deux fois le coût de l’immigration : une première fois par le biais des difficultés de leurs parents, une seconde fois pour eux-mêmes une fois devenus adultes. L’échec se perpétue d’une génération à l’autre, quand il ne s’aggrave pas ;
  • enfin, sur ce terreau caractérisé par des familles incapables de construire correctement le « sur-moi » de leurs rejetons, se greffent des sollicitations extérieures incitant au radicalisme islamique. Parce que l’Islam est la religion d’origine de ces Nord-Africains, ces appels au djihad constituent un carburant particulièrement inflammable. Jusqu’à preuve du contraire, personne parmi ces terroristes n’a été le produit d’une éducation taoïste, bouddhiste, chrétienne, juive ou autre. Il y a donc une notion de proximité religieuse avec l’Islam qui semble essentielle. Cette proximité, cette filiation religieuse en quelque sorte, semble constituer le troisième critère dans l’ordre chronologique. Ce n’est bien évidemment pas la pratique normale d’un Islam modéré qui est en question, ni l’Islam dans sa globalité. Il ne s’agit surtout pas de faire un amalgame avec ces éléments-là. Mais il faut malgré tout se rendre à l’évidence : l’origine islamique (par opposition à l’origine taoïste, bouddhiste, chrétienne, juive ou autre) de ces familles fait partie des conditions qui mènent à ce genre de terrorisme. Nier toute dimension religieuse serait donc une erreur.

Reste que ces profils posent une toute autre question : puisque tous ces terroristes étaient connus des services de police, qu’elle est la véritable efficacité de la prévention ? Mais ceci est un autre sujet…

3 Réponses à “Attentats : ce que l’analyse du profil des terroristes révèle vraiment ! (2)”

  1. blum a dit:

    Votre analyse sociologique concernant les terroristes islamisés issus de la génération Mitterrand, est intéressante, mais ne prend pas en compte un facteur propre à cette catégorie de la population ‘française », de fraîche date: LA HAINE.
    Ayant travaillé fort longtemps avec des adolescents , dans les banlieues parisiennes à majorités maghrébines ( les Français de souche en ayant été chassés, au fil des années, par des pratiques d’intimidation, de violence, d' »incivilités », des abattages rituels horrifiants, et finalement, par le NOMBRE! ), combien de fois ai-je entendu ces jeunes crier qu’ils avaient la haine ?
    C’était diffus, dans leurs caboches, mais ancré.
    Ils recevaient , inutile de le dire, toutes les attentions des services sociaux, des indemnités de toute sorte, des notes toujours revues à la hausse (pour ne pas les décourager…
    Les vrais adolescents qui avaient réellement souffert, comme LES REFUGIES DES BOAT PEOPLE, étaient d’une reconnaissance, d’un admirable courage , d’une ténacité que je n’ai rencontrés que rarement, chez les ados issus de l’immigration nord africaine, voire africaine, c’est un fait.
    Votre analyse vaut aussi, pour pas mal de pays d’Europe, je crois, Monsieur.
    Regardez comme les vagues de « migrants » arrivent, avec de faramineuses exigences, jusqu’en Suisse, qui n’a pas de passé colonial (ou je me trompe ?)
    L’Afrique musulmane garde un vieux contentieux avec l’EUrope; le reste de l’Afrique, peut-être aussi, mais le manifeste moins violemment.

    • Léon a dit:

      Bonsoir, et merci pour votre commentaire. Je suis d’accord avec votre analyse mais même si la « haine » n’apparaît pas en toutes lettres dans mon tableau excel, il me semble qu’elle transpire dans plusieurs lignes de celui-ci. La difficile insertion de ces jeunes, du fait d’une distance ethno-socio-culturelle que leurs parents n’ont pas réussi à combler et qu’ils n’ont pas réussi à combler à leur tour, en témoigne amplement. Ces jeunes ne sont pas nés avec la haine. Mais à force d’échecs, devant l’exemple parental très vraisemblablement raté, et à l’issue d’une éducation sans cadre moral, sur le nombre, certains deviennent des criminels… Tout à fait d’accord sur le fait que l’analyse vaut pour l’Europe tout entière. Mais je me suis consacré aux données que j’avais car je voulais vérifier s’il y avait une composante religieuse ou pas (certains médias refusent de la voir). Le dernier terroriste reconnu aujourd’hui confirme d’ailleurs le profil des 8 premiers…

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