02 Oct 2013

L’infiltration socialiste de la culture française jusque dans la vie de tous les jours

Category: Partis (politicards),Société (pervertie)Léo @ 9 h 59 min

Fin septembre, j’ai été contacté par l’institut de sondages SOFRES*. J’ai donc été aléatoirement choisi selon la méthode des quotas, qui consiste à reproduire via un échantillon statistique représentatif les proportions de la société française en matière de catégorie socio-professionnelle, de sexe et d’âge. Le questionnaire portait sur la ville dans laquelle j’habite, Toulouse, ville socialiste.

Les questions, posées par téléphone, portaient sur la perception que j’avais des actions de la municipalité socialiste actuelle, sur son maire, Cohen, sur son futur concurrent aux prochaines élections, Moudenc, et sur les problèmes actuels de la ville, avec ses travaux omniprésents qui bloquent de nombreux axes du centre pour cause de construction des lignes de tramway. D’autres questions portaient sur mes choix lors du premier et du second tour de l’élection présidentielle de 2012 afin de rattacher mes jugements sur la mairie à mes opinions politiques.

Plus intéressantes étaient les questions portant sur les futurs choix stratégiques de la mairie. Parmi celles-ci, une question résumait à elle seule des années de matraquage moraliste politiquement correct :

–       selon vous, dans le futur, la mairie doit-elle

  • (1) ne pas s’endetter même si elle ne dynamise pas l’économie locale et l’emploi ?
  • (2) s’endetter et dynamiser l’économie locale et l’emploi ?

Cette question est formidable à plusieurs titres :

Sur le plan méthodologique tout d’abord, elle constitue une erreur de la part d’un institut de sondage comme la SOFRES* car, ainsi qu’il est établi dans les sciences sociales, il ne faut jamais inciter les répondants vers une réponse plutôt qu’une autre. Or parmi les alternatives (1) et (2), il est évident que la première est négativement connotée, celui qui la choisira passera pour un mauvais citoyen, tandis que la seconde est positivement connotée, celui qui la choisira se valorisera auprès de l’intervieweur. Répondre (1) demande du courage, et une bonne justification économique (accessoirement d’avoir entendu qu’une banque aurait récemment  refusé un crédit à la municipalité toulousaine, alors que la situation financière de cette ville était florissante à l’issu des mandats Baudis, Douste-Blazy puis Moudenc).

Sur le plan éthique ensuite, car on devine que l’institut de sondage a posé des questions qui plaisaient à son client socialiste (à moins que l’UMP ait été le commanditaire de l’étude, mais ce serait alors le comble) et qui constituaient finalement une sorte de faire valoir de sa stratégie réflexe. Le but n’était donc pas de savoir exactement comment les électeurs percevaient d’une part l’endettement, d’autre part l’action économique, mais de souder ces deux notions afin de faire émerger un consensus en faveur du keynésianisme habituel.

Sur le plan économique enfin car la question est finalement trop simple, trop dichotomique et trop manichéenne pour être honnête. D’un côté le Mal (1), qui consiste à ne considérer que l’équilibre des finances, avec tous les inconvénients que la question laisse supposer : chômage, décroissance, pauvreté. De l’autre côté le Bien (2), qui consiste à penser à diminuer le nombre de chômeurs grâce au sauveur dénommé endettement.

 Dans le scénario (1), les avantages du désendettement (ou du non endettement) sont parfaitement absents de la question puisque seul l’inconvénient supputé est mentionné : ne pas dynamiser l’économie et créer des chômeurs. Dans le scénario (2), les inconvénients de l’endettement ne sont également pas suggérés du tout : hausse des taxes et des impôts locaux, avec en corollaire la baisse de la consommation des ménages et le ralentissement économique par essoufflement de l’investissement.

Par ailleurs, cette double question lie mécaniquement endettement et relance économique, comme s’il n’y avait pas d’autre alternative. Ce choix binaire est typiquement français et socialiste, dans un pays qui s’adonne au keynésianisme depuis les années 70, avec les résultats que l’on sait. Ainsi que la science économique le démontre (dont les travaux de Alberto Alesina cités par P.A.Delhommais dans Le Point du 11/07/2013) et que le bon sens le suggère fortement, lorsque l’on est déjà endetté, la dépense supplémentaire par l’impôt n’est pas efficace, tandis que la réduction des dépenses l’est clairement. Derrière donc cette association dépense=création d’emplois, se tapissent subrepticement les notions totalement fausses suivantes :

–       La réduction des dépenses n’est pas efficace, il faut toujours dépenser plus

–       A budget égal, il n’y a jamais de possibilité d’optimisation et d’augmentation de l’efficacité, seule la taille du budget importe

–       La création des emplois et la relance économique ne sont de toute façon que des affaires de budget

–       La création des emplois et la relance économique ne sont donc jamais des questions relatives à la qualité de l’éducation, à la complémentarité des filières industrielles locales, à la présence de centres de recherche, à l’incitation à la prise de risque et à la création d’entreprises, à la présence de capital-risqueurs, à des politiques d’incitation fiscale, à l’assouplissement de droit du travail (quoique ce point soit uniquement envisageable au niveau national), à l’existence d’infrastructures, etc…

Tout le politiquement correct économico-socialiste français se trouve donc concentré de façon sous-jacente dans cette question du sondage, qui tel virus qui aurait infesté un organisme, en aurait modifié la façon de penser. Quelles parcelles de la culture française ont-elles été épargnées à ce jour par cette pandémie de politiquement correct anti-libéral ?

Alors que l’on sait que les média français sont largement phagocytés (74% des journalistes ont voté Hollande, en atteste un sondage sortie des urnes lors de la présidentielle 2012), que les pouvoirs politiques sont concentrés dans les mains de la gauche (la gauche française est typiquement étatiste en comparaison des gauches européennes), que la culture économique des français est médiocre (cf le précédent article Les différentes formes de pouvoir et le probable futur de notre démocratie), découvrir que ces valeurs fausses et toxiques se retrouvent même dans les questions posées lors d’un sondage n’est pas une bonne nouvelle. La démocratie française n’est pas au mieux de sa forme. Elle se trouve même en situation de risque.

 *Sauf erreur de ma part, il s’agit de la SOFRES. L’enquêtrice (à l’accent canadien) était tout à fait professionnelle et a d’ailleurs admis l’erreur méthodologique

 

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