10 Fév 2013

Interview du docteur S. Polignac auteur de « La névrose gauchiste »

Category: Science (fictive)Léo @ 17 h 59 min

Résumé : à l’inverse  de renforcer le lien social, une certaine idéologie de gauche secrèterait la division, le ressentiment, et la haine de l’Autre

 Eradiquons : Docteur, pourquoi ce titre qui en rappelle un autre bien connu* ? L’idéologie gauchiste serait-elle une religion ?

 Docteur S.Polignac : au départ, lorsque j’ai commencé à me poser des questions sur les symptômes communs à certains de mes patients, je n’avais aucun a priori. Mon approche n’était en rien politique, je suis simplement parti des manifestations d’un mal être dont la structure était si spécifique que j’ai voulu en savoir plus et j’ai effectivement découvert derrière cela une toute autre religion chez des gens qui sont la plupart du temps complètement athées par ailleurs !

 Eradiquons : que voulez-vous dire ?

 Docteur S.Polignac : parmi les nombreux clients qui consultent dans mon cabinet en hôpital psychiatrique, j’ai découvert que certains symptômes coïncidaient parfaitement avec un engagement politique particulier, qui se caractérise par l’adhésion aux thèses dites de gauche, qu’elles soient d’extrême gauche ou simplement socialistes. Militants ou simplement sympathisants, ces gens souffrent très souvent des mêmes maux.

 Eradiquons : lesquels ?

 Docteur S.Polignac :  je dirais en premier lieu une sorte de jalousie qui ne dit pas son nom, mais qui consiste à toujours se comparer avec ceux qui ont plus, plus d’argent, plus de réussite sociale, plus de pouvoir, et à les dénigrer comme si ces écarts étaient indus, injustes, comme s’ils leurs avaient été dérobés en quelque sorte. A cela s’ajoute comme conséquence mécanique le refus d’admettre, et même de voir tout ce qui peut expliquer ces écarts : talent, origine sociale, travail, chance. Dès que l’on demande à ces patients d’essayer de comprendre pourquoi de tels écarts, leur analyse se voile, leur objectivité fait défaut, et transparaît alors un immense ressentiment, une sorte de rancune profondément enracinée qui interdit toute analyse objective des faits. Ce refus de voir consomme bien évidemment beaucoup d’énergie, il s’agit d’un refoulement très douloureux, d’une dissonance cognitive d’une telle intensité qu’elle déteint sur la thymie de ces patients et qui bien souvent se double d’une véritable détestation d’autrui.

 Eradiquons : mais en quoi est-ce lié à un engagement politique de gauche ?

 Docteur S.Polignac : c’est ce qui m’a le plus subjugué car, aussi simpliste que cela puisse paraître, l’idéologie de gauche et l’insatisfaction chronique de ces gens se sont rencontrées et s’autoalimentent dans le cadre d’une relation circulaire qui génère l’acrimonie. L’idéologie de gauche ne va certes pas transformer Deus ex machina une personnalité qui s’assume en une personnalité frustrée et jalouse de la réussite d’autrui, mais elle y contribuera dès lors que la personnalité a un penchant pour le ressentiment. Cette idéologie et ses hérauts prospèrent sur ces mauvais sentiments et fournissent une justification toute faite qui évite aux individus insatisfaits de s’attribuer les torts de leur échec comparatif et de se sortir de celui-ci par eux-mêmes. C’est un système de servitude, une sorte de drogue, un opium qui ne dit pas son nom mais qui rend malheureux bien évidemment car il déresponsabilise le sujet et l’enfonce définitivement dans le statut de victime tout en lui fournissant une justification à cet état.

 Eradiquons : avez-vous un exemple concret ?

 Docteur S.Polignac : j’avais un patient qui était très doué mais qui se refusait de se battre et préférait passer son énergie à combattre la réussite d’autrui par l’action syndicale. Il en est devenu associable, et a perdu son travail après avoir insulté puis frappé le Directeur de l’usine qui l‘employait lors d’une manifestation qui a dégénéré. Cet individu avait finir par intégrer la croyance que les managers qui dirigeaient l’entreprise tout comme l’élite qui nous gouverne ne méritaient même pas le respect, selon lui, ils étaient des moins que rien, des crapules, des truands. Au lieu de faire fructifier ses talents, et ce patient n’en manquait pas, sa haine mobilisait toutes ses ressources mentales avec pour résultat une détestation de la réussite d’autrui quasi pathologique : il s’habillait mal pour imposer un autre système de valeur, il se montrait volontairement impoli avec les gens qui l’impressionnaient, il refusait les codes de la bienséance, et méprisait tous ceux qui lui rappelaient consciemment ou non son échec professionnel relatif…

 Eradiquons : du point de vue épistémologique, une telle  idéologie-pathologie présente-t-elle une chance ou un danger pour la société ?

 Docteur S.Polignac : c’est bien là le risque car à cultiver le ressentiment et, il faut bien l’avouer, une certaine forme de haine de classe, cette idéologie là, au lieu de pousser les gens à s’assumer, à se transcender et à se battre à armes égales avec le reste de la société (au risque de réussir et d’être heureux eux aussi), les maintient dans une immaturité qui les pousse à l’envie et à la jalousie. Leur échec n’est jamais de leur ressort, c’est forcément la faute de leur voisin qui a une plus jolie voiture, c’est la faute du chef qui a un meilleur salaire, c’est la faute du PDG qui a le pouvoir dans l’usine, etc… Cette idéologie fabrique des malheureux qui en deviennent intolérants et psychorigides. C’est encore plus vrai au niveau des idées : même instruits, même brillants, ces embrigadés peuvent tenir des discours totalement irrationnels dès lors qu’ils ont à composer avec ce qui leur rappelle leur échec relatif. La réussite d’autrui leur est inacceptable, et les amène à rejeter les faits par le biais de raisonnements déviants car totalement orientés par cette idéologie. J’ai vu de nombreux militants soutenir qu’en France, il n’y a aucune crise économique, c’est simplement à cause de la mafia politico-libérale qui dirige les grands groupes qu’il y a tant de chômeurs. Renvoyer les riches et les patrons hors de France serait une libération pour ces idéologues… La névrose de ces patients se nourrit d’ailleurs des titres de la presse de gauche. Ces titres, ces postures, ces partis-pris quotidiennement instillés par les média comme prêt-à-penser, structurent leur névrose et en quelque sorte, la calcifient.

 Eradiquons : mais ces citoyens, lorsqu’ils deviennent des électeurs, ne sont-ils pas enclins justement à faire avancer les choses ?

 Docteur S.Polignac : lors des élections, dans l’isoloir, à quoi pensent ces citoyens ? A en découdre avec les gens qui réussissent, ce n’est pas plus compliqué que cela. Leur objectivité en devient complètement inhibée. Je ne souhaite pas prendre parti de quelque façon que ce soit mais j’avoue que les promesses de l’actuel Président ont fait mouche de façon idéale.

 

*article fictif écrit avec tout le respect qui est du à l’auteur du livre passionnant « la Névrose chrétienne » et sans se prévaloir en quoi que ce soit de ce que celui-ci aurait pensé et déclaré au sujet du gauchisme

2 Réponses à “Interview du docteur S. Polignac auteur de « La névrose gauchiste »”

  1. Stéphanie a dit:

    Merci beaucoup pour cette interview fort intéressante. Militante de gauche et personne ayant réussi dans la vie, je suis effectivement souvent confrontée à cette idée que ceux qui gagnent bien leur vie, sont cultivés, sont des ennemis à abattre, et doivent être vus comme des traitres. L’idée que de très riches personnes puissent avoir des idées de gauche leur semble être tout simplement exclus. ILs ne veulent pas entendre.
    Mais je rencontre aussi un problème similaires auprès de ceux qui « pensent » à droite: nourrir de la rancoeur vis-à-vis d’autrui dans une dynamique « tout le monde est con sauf moi » (pour faire vite) et une complaisance au malheur. Pire, les militants de droite (qui généralement tiennent un discours de supériorité sur autrui et les gens de gauche) jouent énormément avec les frustrations, les rancoeurs des gens, etc. notamment sur les réseaux sociaux, on peut les voir les attiser, les exacerber sous fond de polémique. Et de voir quantité de personnes se complaire dans la complainte. Dans tout cela, à gauche comme à droite, mon sentiment est que cela est aussi lié à une forme de déresponsabilisation de la population dans un rapport hiérarchique qui soumet et infantilise. Personne n’est responsable de la situation, sauf les élus, les chefs d’entreprise, les manager, etc. Je me plains des papiers dans ma rue, mais jamais il me vient à l’esprit de les prendre moi-même pour les mettre à la poubelle. C’est de la faute des fonctionnaires qui ne foutent rien. Je me plains que la police municipale qui ne résout pas le problème de stationnement autour de chez moi, mais hors de question d’aller gentiment voir son voisin pour résoudre le problème entre citoyens.
    Il y a ainsi une sorte d’ambivalence entre une sorte d’expression individualiste (tout le monde est con sauf moi, donc une réinterprétation de l’individualisme) dans un système hiérarchisé (mais je ne suis responsable de rien alors je ne prends aucunement mes responsabilités).

    • Léo a dit:

      Bonjour, je ne suis pas sûr que vous ayez bien saisi si ce n’est cette (fausse) interview, tout au moins son intention. Cet article parle d’un état d’esprit généré par la jalousie entretenue par une idéologie très répandue en France. Il ne s’agit pas ensuite de faire du relativisme et de dire ce que vous dites, ce qui revient à détruire tout jugement comparatif. Non, ces gens qui haïssent les riches et les patrons ne leurs sont pas tous égaux ou supérieurs. c’est tout de même plus compliqué que cela… En France, il y a un sacré pathos

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